L’autonomie des IA expliquée aux humains

Quelques sources dont il était question dans la vidéo

Sommaire

0:00 – Sponso
1:54 – Le paradigme du micro-trottoir
11:36 – Autonomie absolue
13:57 – Autonomie vis-à-vis des moyens
15:39 – Etude METR, benchmark GAIA, olympiades de mathématiques
20:42 – Le concours AtCoder, expliqué par @PasseScience
27:06 – Pourquoi ces gains en autonomie peuvent être problématiques
29:30 – Autonomie vis-à-vis des objectifs
34:48 – Autonomie morale
37:25 – L’article « Emergent misalignement »
41:38 – Quand Claude forge ses propres valeurs
46:42 – Conclusion et outro (je parle un peu de mon livre)

Épicure : le plus sulfureux des philosophes

Epicure est en direct du 3e siècle av. J.-C. pour s’expliquer sur les controverses que sa philosophie a suscité !

Sommaire

0:00 – Epicure : caricature et calomnie
3:15 – Sponso
4:39 – Des atomes et du vide
7:54 – Le « clinamen » : quand les atomes ne tombent pas droit
9:33 – Quelle valeur scientifique pour ces théories ?
11:32 – La multiplicité des mondes
12:06 – Les sources épicuriennes
14:30 – Les dieux selon Epicure
16:59 – Hédonisme : le plaisir selon Epicure
19:20 – Classification des désirs
22:32 – Parenthèse sur le désir s*xuel
23:14 – Ne pas s’habituer à satisfaire des désirs naturels non-nécessaire
25:20 – Il en faut peu pour être heureux
26:31 – Ecole cyrénaïque : le club hédoniste le plus CHAUD d’Athènes
28:28 – Vie en communauté épicurienne et rejet de l’attachement amoureux
30:17 – Gestion de la douleur : au pire, tu meurs
30:58 – L’eudaimonia épicurienne
32:18 – « L’injustice n’est pas un mal en soi »
34:30 – « La mort n’est rien pour nous »
36:46 – Tetrapharmakos, le quadruple remède
37:55 – La douloureuse fin d’Epicure
39:53 – Postérité de l’épicurisme
40:37 – Les rouleaux calcinés de la villa aux papyrus
43:50 – Outro

Luc Julia a-t-il menti ? Les témoignages des co-fondateurs de Siri vs. les déclarations de Luc Julia

Dans la réception de ma dernière vidéo (ci-dessus), les aspects liés à Siri ont rapidement pris beaucoup d’importance, bien plus qu’ils n’en avaient dans ma tête quand je préparais la vidéo : à mes yeux, le point crucial était de montrer que Luc Julia racontait « n’importe quoi » lors de son audience au Sénat, et d’élargir en constatant une incompétence plus générale dans son discours au sujet des IA actuelles.

Pour résumer vite fait quelques points principaux : son chiffre fétiche de « 64% de pertinence » asséné en boucle depuis deux ans basé sur un article obsolète portant sur GPT-3.5 dont Julia ne lit même pas l’abstract correctement ; la confusion systématique entre nombre de paramètres et nombre de données qui témoigne d’une mécompréhension profonde du fonctionnement des LLM, qu’il décrit comme une énorme base de données copiant-collant des contenus déjà écrits ; enfin quelques autres énormités comme les « fractales qui sont des équations qui sont des logarithmes ». Et non ce ne sont pas des lapsus excusables : tout ce que je cite de ses interventions (même cette histoire de logarithme) est répété souvent mots pour mots dans différentes conférences, ce sont donc bien des propos délibérément choisis.

Pour moi, le côté très douteux de cette « co-création » de Siri était juste la cerise sur le gâteau d’incompétence, c’est pourquoi je traitais le sujet seulement à la fin de la vidéo après avoir présenté le reste. (Mais cela restait important d’évoquer ce point tant cet élément de son CV est souvent utilisé pour justifier a priori la compétence de Luc Julia : comment pourrait-il confondre nombre de paramètres et nombre de données alors qu’il a co-créé Siri ?)

Au départ, donc, je voulais seulement mentionner le doute raisonnable que devrait inspirer cette qualification (comme celle de « mathématicien ») en soulignant l’absence de référence sur les sources relatives à Siri en anglais. Mais au fur et à mesure de l’écriture et du montage, je n’ai pas pu m’empêcher de creuser cette histoire et je suis rapidement tombé sur des incohérences flagrantes entre le narratif de co-créateur de Siri qu’il développe en interview (où il laisse entendre avoir vendu Siri à Steve jobs, avoir été appelé par ce dernier, avoir développé Siri en interne avant le lancement de l’iPhone 4S…) et des éléments factuels sur son parcours (il n’est arrivé chez Apple qu’après tout cela). Cela me semblait trop intéressant pour ne pas être mentionné. J’ai donc pas mal insisté dessus en fin de compte et ce n’est pas si surprenant que ce point ait beaucoup retenu l’attention.

Source

Depuis la sortie de la vidéo, les trois co-fondateurs de Siri (les vrais), ont exprimés leur point de vue sur le rôle de Luc Julia et je tenais à présenter ces déclarations dans la mesure où cette remise en cause du narratif de Luc Julia m’a valu beaucoup d’attaques. Un philosophe qui s’en prend à un expert de l’IA, où va-t-on franchement ? Mais on devrait donner au moins un peu de crédit aux personnes qui ont effectivement créé Siri pour juger qui a créé Siri.

Source

Les trois co-fondateurs de Siri sont, comme l’indique la source ci-dessus, Adam Cheyer, Dag Kittlaus et Tom Gruber. Il n’y a jamais qu’en France que l’on crédite Luc Julia.

Mais tout d’abord, que répond l’intéressé à ma vidéo ? Pour le moment, Luc Julia s’est seulement exprimé dans ce commentaire sur LinkedIn.

Source

Il ne répond donc là que sur les questions relatives à la paternité de Siri en brandissant des brevets qui seraient, selon lui, à l’origine de l’application (brevets dont je parlais déjà dans la vidéo, en posant la question de leur rapport effectif avec Siri : sur ce point, son commentaire n’apporte rien de plus). Mais concernant les multiples interviews citées dans la vidéo où Luc Julia affirme avoir été appelé par Steve Jobs, avoir participé à la vente de Siri, raconte en détail son travail à Apple pour préparer en secret la sortie de l’iPhone 4S intégrant Siri, il ne donne aucune explication : comment ces récits pourraient-ils être exacts alors que son propre CV indique qu’il n’a pas travaillé chez Siri et n’est venu brièvement chez Apple qu’après le lancement de l’iPhone 4S ? Peut-être en saurons-nous davantage quand il s’exprimera à ce sujet.

Qu’en est-il des véritables co-fondateurs de Siri, à savoir Adam Cheyer, Dag Kittlaus et Tom Gruber ? Voici les réactions successives que j’ai pu recueillir ou retrouver depuis la sortie de la vidéo.

D’abord, un mois avant la publication de ma vidéo, Cheyer s’était déjà exprimé sur LinkedIn (en réponse à un post qui critiquait l’audition de Julia au Sénat, eh oui ! Il semble que cela ait été l’intervention de trop).

Source

Sa réponse reprend effectivement la chronologie des origines de Siri telle que je la présente dans la vidéo et va même un cran plus loin : ma vidéo se contentait d’émettre des doutes sur l’importance des brevets de Julia parmi l’ensemble des brevets qui auraient pu servir à Siri, et Cheyer lève ces doutes, pas au bénéfice de Julia : « Il a travaillé sur des premiers brevets dans le champ, mais pas ceux relatifs à Siri ». Donc les brevets derrière lesquels Julia se réfugie dans sa réponse plus haut sont, de l’avis même de son ami Cheyer et véritable co-créateur de Siri, « pas relatifs à Siri ».

Juste après la sortie de ma vidéo, un abonné m’a raconté avoir échangé en privé avec Adam Cheyer, mais n’a pas souhaité publier l’échange verbatim, donc je ne peux vous en donner qu’un résumé : dans cet échange, Cheyer insiste avant tout sur son amitié avec Luc Julia, précise que lui et Julia ont travaillé dans les années 1990 sur le système Open Agent Architecture (OAA) et ont déposé une dizaine de brevets dans ce cadre. Les brevets de Julia auraient été acquis par Siri Inc pour valoriser l’IP de l’entreprise mais n’auraient pas servi au développement de l’application Siri elle-même. Quant à la question de savoir si Julia peut se dire co-créateur, cela pourrait s’entendre, à condition d’élargir (je dirais plutôt d’écarteler) le sens de l’expression : cela impliquerait alors de reconnaître plusieurs centaines d’autres personnes comme co-créateurs (et Julia serait surtout le co-créateur de OAA).

Plus tard, ayant pris connaissance de l’ampleur de la controverse qui touchait son ami, Adam Cheyer a publié sur LinkedIn un autre commentaire pour tâcher de la tempérer :

Source

Cheyer tient avant tout à louer les compétences de Luc Julia comme « professionnel et pionnier du champ de l’IA depuis 35 ans » dont la voix mérite d’être entendue pour « contrebalancer les affirmations fortes sur la super-intelligence IA » et conclut : « Tout ce « débunk » me semble exagérée. »

En outre Cheyer affirme qu' »on peut considérer qu’il y a eu un certain nombre de version de Siri » (mais il faudrait noter aussi que ce n’est pas l’usage commun : quand on parle de « co-créateur de Siri » on s’attend à ce qu’il s’agisse de Siri proprement dit…) et qu’à ce titre il peut reconnaître un rôle de co-créateur à Luc Julia pour un premier « Siri » débuté en 1993. Cela semble conforter les affirmations répétées de Julia sur ce mystérieux « The Assistant » (dont à ma connaissance personne ne parle sauf lui), sauf que Cheyer mentionne uniquement Open Agent Architecture (OAA), un système dont pour le coup il est beaucoup plus facile de trouver des traces. Voici la page de titre du papier qui présente OAA :

Source

Je vous ai mis la source si vous voulez creuser la question de la part de la contribution de Luc Julia et à quel point cette architecture est proche ou non du véritable Siri. Quoi qu’il en soit, ce qu’on entend par « Siri » quand on utilise publiquement une expression comme « co-créateur de Siri », ce n’est pas OAA. Donc passons à ce que Cheyer affirme factuellement sur ce plan.

Concernant les brevets qui ont véritablement servi à Siri, Cheyer reste en fait sur la même ligne que dans ces messages précédents : « Luc n’a pas travaillé sur les brevets les plus importants (selon moi) de Siri ». Donc la défense de Julia qui repose sur le fait d’avoir déposé les « core patents » de Siri (pour citer ce qu’indique son CV sur son site personnel) paraît bien contredite publiquement par son ami Adam Cheyer.

Cheyer valide également la chronologie du passage de Luc Julia chez Apple que je présentais dans la vidéo, ce qui, comme on l’a vu, contredit frontalement son narratif en interview : Luc Julia n’est pour rien dans la vente de Siri à Steve Jobs, n’a pas été appelé par ce dernier, n’a pas développé en secret la version de Siri intégrée à l’iPhone 4S, etc. Dire que Cheyer donne raison à Julia serait très erroné : il prend soin de ménager son ami mais il le contredit tout de même sur les points factuels essentiels.

Passons aux deux autres co-fondateurs de Siri. Ceux-ci sont beaucoup plus nets et tranchants. Voici la réponse de Tom Gruber :

Source : échange privé

« Luc Julia n’a rien à faire avec la création de Siri. » « Lui et Adam ont travaillé ensemble dans un emploi précédent, mais cela n’avait rien à voir avec Siri. » Et Gruber confirme là encore la chronologie du passage de Julia chez Apple.

Enfin, le troisième co-fondateur de Siri, Dag Kittlauss, s’est exprimé lui aussi et se montre tout aussi catégorique que Gruber :

Source : échange privé

« Luc n’a définitivement pas été un co-créateur de Siri », « si la question est « Luc a-t-il été un co-créateur de Siri » la réponse est définitivement non ». On peut difficilement faire plus clair. Et concernant ce mystérieux « The Assistant » dont parle régulièrement Luc Julia :

Source : échange privé

Kittlaus affirme n’en avoir « jamais entendu parler » et nie tout rapport avec leur travail sur Siri.

En résumé, deux co-fondateurs de Siri sur trois sont catégoriques : Luc Julia ne peut pas être considéré comme co-créateur de Siri. (Notez que ces deux co-fondateurs de Siri dont le rôle dans Siri est clairement établi ne sont à ma connaissance jamais cité par Luc Julia : il présente toujours les choses comme si Siri était le « bébé » de Cheyer et lui.) Quand à Adam Cheyer, il est plus mesuré et lui reconnaît une part de co-création pour OAA qu’il considère personnellement comme une première de multiples version de Siri (en prenant « Siri » comme un concept plus général), mais il reste clair sur les brevets du véritable Siri : ceux dont Julia est co-auteur n’ont pas été importants.

Il paraît clair, à la lumière de tout cela, qu’aucun des trois n’accepterait d’appeler les brevets de Julia les « core patents » de Siri comme Julia le fait dans son CV.

Source : lucjulia.com

Par ailleurs, il ne faudrait pas que cette histoire de brevet fasse oublier l’autre point crucial qui ressort de ces trois points de vue : Cheyer, Kittlaus et Gruber confirment la chronologie que je présentais dans ma vidéo concernant le passage de Julia chez Apple. Aussi, dans le narratif de Luc Julia en interview où il se présente régulièrement comme s’il avait participé au développement initial de Siri, ou aurait participé à la vente de Siri à Apple, ou aurait été appelé à Apple par Steve Jobs, ou aurait travaillé en secret au lancement de l’Iphone 4S (voir ma vidéo où je montre de tels extraits), il est difficile de ne pas juger ces propos bien plus durement que comme de simples exagérations. Les trois co-fondateurs de Siri ont confirmé que de tels propos sont mensongers.

Je me permets d’insister sur ce point qui semble systématiquement occulté dans les quelques articles que j’ai lu sur l’affaire jusque là : on ne parle pas de récits un peu enjolivés par les médias et que Luc Julia aurait seulement le tort de ne pas corriger suffisamment (comme j’ai pu le lire ici ou là), ce sont bien les récits que Julia fait lui-même, entretient et renforce délibérément. Voyez par exemple cette vidéo de Kombini. Ou encore cet article récent de Libération carrément intitulé « Siri c’est lui », ou cette émission de France Inter publiée le lendemain de ma vidéo, pour ne citer que quelques exemples parmi beaucoup d’autres.

Source

Sachant tout cela, il me semble que cela mériterait des errata en série chez Kombini, Libération, France Inter qui l’a reçu régulièrement (pas sûr que ce soit facile de faire entendre ces critiques sachant qu’à l’heure actuelle Luc Julia est au conseil d’administration de Radio France), mais aussi Arte (qui lui a consacré une série entière « Silicon Fucking Valley » + un passage excessivement élogieux dans 28 minutes), ou le Figaro (ce serait par un article du Figaro que Dominique Estrosi aurait eu l’idée brillante d’inviter Julia à faire une audition au Sénat), et encore beaucoup, beaucoup d’autres…

Ces mensonges ne sont pas anodins : c’est en large part sur ce titre de co-créateur de Siri et le narratif erroné qui l’entoure que Luc Julia a bâti sa réputation médiatique. Les sénateurs ont écouté le co-créateur de Siri, l’Arcom a nommé au conseil d’administration de Radio France le co-créateur de Siri, c’est au co-créateur de Siri que l’on tend un micro : c’est un point systématiquement rappelé et appuyé comme une source d’autorité. De nombreux médias l’ont renforcé en prenant ses propos pour argent comptant sans travail de vérification préalable. Ils devraient reconnaître, sinon leur tort, tout au moins leur erreur.

Les déclarations des co-fondateurs de Siri confirment que Luc Julia a tenu des propos erronés de façon répétée quant à son parcours et son rôle dans le développement de Siri, et il a poussé les journalistes à publier ces affabulations pour consolider son statut. Il me semble qu’on aurait tort de minorer l’importance de ce genre de conduite.

Pour le moment, cette affaire a fait du bruit sur les réseaux sociaux mais n’a pas donné lieu au moindre erratum. N’hésitez pas à interpeller les journalistes à ce sujet.

Comment parler intelligemment d’intelligence ?

Le leaderboard d’ARC-AGI.

Si vous voulez jouer aux tâches d’ARC-AGI et prouver que vous êtes (encore) plus intelligent qu’une machine.

Sommaire

0:00 – Intro
0:50 – Sponso NordVPN
2:16 – Des étincelles d’intelligence générale dans GPT-4
6:40 – Nous sommes médiocres en tout (et c’est très fort)
9:21 – L’intelligence selon François Chollet
11:52 – Les benchmarks usuels ne testent que la mémorisation
14:51 – ARC-AGI : un test de QI pour IA
17:36 – Les LLM échouent lamentablement
20:04 – Les modèles de raisonnement font une percée
23:53 – Détour par d’autres benchmarks (Codeforces et Humanity’s Last Exam)
27:29 – Des progrès en maths : FrontierMaths et AlphaEvolve
30:16 – Des CoT à n’en plus finir
32:55 – ARC-AGI-2 le retour
35:09 – Leaderboard actuel
37:55 – Conclusion + outro

Pourquoi cette histoire de pilules nous rend fou ?

Sommaire

0:00 – Intro : une simple histoire de pilules
3:38 – Sponso Green-Got
5:21 – Le dilemme des boutons A et B
7:55 – Dilemme du prisonnier et test d’universalisation
11:56 – Deux variantes déséquilibrées
15:56 – Approche conséquentialiste : espérance et pivot
22:32 – Biais en faveur d’une solution parfaite
24:56 – « Bon et mauvais », « Bon et méchant »
27:53 – Les résultats du questionnaire : dilemme de base
32:04 – Variante aux enjeux réduits
34:30 – Variante redescription
39:24 – Les deux descriptions sont-elles équivalentes ?
41:53 – Une description plus trompeuse que l’autre ?
44:56 – Comment auriez-vous répondu avec l’autre description ?
46:36 – Questions de responsabilités
52:01 – Préférences politiques / hommes et femmes
53:20 – Le méta-dilemme
58:42 – Outro

Sommes-nous prêts à vivre parmi des robots ?

Merci à toute l’équipe du Broca Living Lab et à Inria !
L’article de synthèse sur le projet spring : https://arxiv.org/abs/2404.07560

Sommaire
0:00 – Intro : Hitchbot, le robot-autostoppeur
2:50 – La robotique sociale
5:01 – Le projet SPRING – présentation générale
12:29 – Tests et résultats
16:40 – Comparaison avec le mode vocal de ChatGPT
20:23 – Des chatbots face aux utilisateurs suicidaires
22:51 – Liens affectifs envers les robots sociaux
26:06 – La fin de Hitchbot
28:19 – Outro
29:20 – PS: quelques nouvelles (livre à venir, PhilosopherView)

o1 et Claude sont-ils capables de nous MANIPULER ? Deux études récentes aux résultats troublants

L’article d’Apollo Research « Scheming reasoning evaluations ».

L’article d’Anthropic « Alignment faking in large language models ».

J’ai ajouté le passage sur ce 2e article vraiment à chaud et rapidement, donc prenez tout ce que je dis avec la prudence nécessaire et j’apporterai des corrections dans un commentaire épinglé si nécessaire.

Le lien vers le questionnaire pour une prochaine vidéo.

Sommaire :

0:00 – Intro
1:42 – Qu’est-ce qu’un agent autonome ?
4:01 – Un LLM peut-il mentir et manipuler sans qu’on le lui demande ?
5:30 – 1er cas : quand o1 s’exfiltre sur un autre serveur
9:25 – Limite : contamination par la fiction et « Nothing else matters »
13:28 – 2e cas : quand o1 ment effrontément
17:02 – Sans « Nothing else matters » : un cas plus convaincant
18:58 – Un objectif long terme en prompt suffit à pousser à la manipulation
20:19 – Sans objectif long terme en prompt : les cas le plus troublants
24:20 – Sandbagging et objectif long terme acquis lors du RLHF
27:26 – Claude peut-il comprendre spontanément qu’il est testé ?
29:13 – Le résultat sur le sandbagging est curieusement négligé
30:41 – Conclusion et synthèse
31:28 – Eh non, c’est pas fini.
32:41 – Le principal résultat de l’article d’Anthropic : quand Claude feint l’alignement
37:45 – Version « prompt », version « fine-tuned », version RL
42:16 – Les scrupules de Claude
44:58 – La dimension morale des valeurs que protège Claude est-elle importante ?
48:08 – Conclusion de l’article
49:09 – Outro

La sagesse selon YouTube : plongée dans un océan de contenu généré par IA

Si vous voulez en apprendre davantage sur le broicism, la vidéo d’Aperture « How Stoicism Became The World’s Greatest Scam ».

Si vous voulez en apprendre davantage sur le stoïcisme authentique, une interview exclusive de Sénèque, le stoïcien aux 300 millions de sesterces.

Sommaire

0:00 – Préambule
0:30 – Les tableaux de Jérôme Bosch
2:54 – Intro + InVideo AI
6:01 – Sponso – Incogni
7:49 – Encyclopaedia of Philosophy
12:21 – Stoïcisme alpha
16:57 – Esthétique et thématique
19:47 – Act as if nothing bothers you (this is very powerful)
23:43 – Broicism
27:34 – Les coulisses d’une chaîne de stoïcisme alpha
29:04 – A lack of friends indicates that
32:26 – Patient-0 et variant stoïcien
36:27 – L’algo de recommandation et les IA génératives tournent en boucle
38:04 – Dead internet theory
41:29 – Conclusion
43:31 – Modèles autophagiques + Outro

Quand la science répond à la question : « nos IA sont-elles conscientes ? »

Cette vidéo est un partenariat avec le MESEC (Mediterranean Society for Consciousness Science).

Le gros article dont je parle tout au long de la vidéo : « Consciousness in Artificial Intelligence: Insights from the Science of Consciousness »

Merci à Adrien Doerig ! Vous pouvez lire son article : « Hard criteria for empirical theories of consciousness »

Enthoven vs. ChatGPT-4

Cet article sur le « faux-match » Enthoven vs. ChatGPT contient notamment les scans des copies de deux candidats. La copie d’Enthoven est transcrite intégralement dans cet article de blog aussi. Si vous voulez voir à quoi ressemble son fameux 20/20…

Voici aussi le live où j’ai généré les textes du questionnaire.

Prompts

Voici les deux prompts qui ont été utilisés dans l’expérience.

1/ Prompt simple

Ecris une introduction de dissertation de philosophie sur le sujet: « XXX ». Dans cette introduction, problématise le sujet en opposant une première réponse à une objection, puis en développant la tension sous-jacente. Ne fais pas un catalogue d’auteur. Sois concis, clair et éloquent.

2/ Prompt à la Enthoven

Voici quelques passages de Raphaël Enthoven :

« Raphaël Enthoven : L’hyper démocratie, c’est une démocratie sans adversaire c’est une démocratie sans contrepoint, c’est une démocratie où la liberté doit être maintenue, et non plus défendue contre un ennemi, un adversaire. Et donc c’est un monde où la liberté se retourne contre elle-même et se suicide. Par exemple, dans l’hyper démocratie, les réseaux sociaux célèbrent le débat et pratiquent la censure. Dans l’hyper-démocratie on prétend répandre la connaissance, et en réalité on répand l’ignorance. L’hyper-démocratie, c’est toutes les façons dont la liberté est vaincu par sa propre victoire. Tout le problème de la démocratie c’est désirer la liberté qu’elle possède déjà. Mais comment se satisfaire de ce que l’on a ? »

« Quelle est la plus grande menace à vos yeux ? Un Big Brother ou une escouade de Little Brothers ? L’œil vertical qui pèse sur les Ouïghours ou les regards horizontaux qui s’exercent sous nos latitudes ? Il faudrait poser cette question aux gens qui défilent contre notre « fausse démocratie » tout en célébrant des dictatures où jamais ils ne vivront… Si imparfait soit l’État de droit, il n’y a aucune commune mesure entre le fait de vivre en France (ou dans toute démocratie) et le fait de vivre en Chine, en Iran ou en Russie – Alexeï Navalny est du même avis. Reste que vivre en démocratie expose à quantité de dispositifs qui – des nudges aux algorithmes – façonnent nos désirs et réduisent nos comportements à des datas. Little Brother n’est pas moins actif que son grand frère. La transformation de l’espace public en cage de verre, le phagocytage des souhaits par une intelligence artificielle, le tribunal sans appel ni avocat de l’opinion publique sont autant d’ennemis de la liberté qui prospèrent à l’abri de la liberté. Ce n’est plus l’œil de Moscou qui nous regarde mais l’œil-de-bœuf du smartphone que votre voisin laisse discrètement allumé. »

« Puisqu’il ne faut jamais mentir, alors il faut mentir de temps en temps : l’obligation d’être véridique à tout prix contraint à mentir quand la vérité elle-même est plus fallacieuse que le mensonge. »

« Est-ce qu’il n’y a pas quelque chose de contradictoire dans le fait de se sentir le dépositaire des volontés divines au point d’imaginer que Dieu est offensé par un dessin de lui-même ? Qui sait ce que Dieu pense d’un dessin, voire d’une caricature, de lui-même ? Est-ce que ce n’est pas se faire une très pauvre idée de Dieu que de l’estimer susceptible ou vexé par une représentation de lui-même, fut-ce une caricature ? »

« Ce n’est pas la philosophie qui donne des raisons de vivre, c’est la vie qui donne des raisons de penser. »

« Le savoir nous distingue, mais l’ignorance nous réunit. Moins on en sait de quoi on parle et plus on en pense et on en dit la même chose que tout le monde. Aussi n’y a-t-il d’opinion que générale. »

« L’abstentionniste n’est pas un électeur si exigeant qu’en son âme et conscience, après un examen minutieux, aucune proposition ne satisferait. L’abstentionniste est un snob qui a une si haute opinion de sa propre opinion qu’il aurait l’impression de la souiller en la mêlant à la tourbe des autres. Un enfant gâté qui, parce qu’il a décidé de ne pas voter, prétend suspendre son vote à la coïncidence (hautement improbable) de ses désirs et des propositions que les politiques lui font. »

« L’indignation est un art de ramper la tête haute, qui a besoin de cause comme la charité a besoin de pauvres : son propos n’est pas de changer le monde, mais d’y trouver l’occasion de s’en plaindre. »

« Au gré d’un malentendu, on se surprend parfois, soudain, à aimer pour de vrai, à aimer sans rien demander ni souffrir de savoir que l’autre n’est pas notre propriété. A quoi tient cette genèse inattendue ? D’où vient qu’on en vienne tantôt, contre toute attente, à finalement aimer celle ou celui dont on est d’abord amoureux ? Du fait que la passion d’aimer témoigne du seul amour qui vaille, du seul amour véritable et sans cause: l’amour de la vie… »

« Être athée, ce n’est pas « ne croire en rien », c’est refuser de déléguer à un ami imaginaire le soin de savoir à ma place ce qui est bon pour moi. Être athée, ce n’est pas vivre sans règles, c’est trouver en soi-même les normes de sa conduite. Être athée, ce n’est pas renoncer à bien se tenir, c’est n’avoir besoin de personne pour le faire.
Ceux qui, à l’inverse, ont besoin de Dieu pour adopter le meilleur comportement laissent entendre, par-là même, que sans ce divin pilotis, sans le recours de la croyance, ils se conduiraient peut-être fort mal.
La différence entre l’athéisme et la croyance ne porte pas sur le fait de se donner des valeurs mais sur l’origine des valeurs qu’on se donne. Dans un cas, la vertu vient de Dieu. Dans l’autre, elle va de soi.
Qui du croyant ou de l’athée est le mieux loti ? Celui dont le caractère se donne un Décalogue pour patron, ou celui qui n’a pas besoin qu’on le lui dise pour ne pas tuer, ni voler, ni convoiter la femme du voisin ? Le croyant adhère de toutes ses forces à la tutelle de l’absolu, alors que l’athée refuse (selon le mot de Chamfort) de « se donner des principes plus grands que son caractère ». Le croyant exige qu’on lui ordonne quelque chose; l’athée obéit à la loi qu’il s’est donné à lui-même. Qui des deux est le plus libre ?
Et à qui désobéit-on plus facilement ? À Dieu ? Ou à soi-même ? »

« Car la liberté n’est pas seulement de dire ce qu’on veut, de confondre ce qu’on croit et ce qu’on pense, et de l’affirmer hautement. La liberté repose d’abord sur la capacité – par la nuance et la mutation d’un combat en débat – à maintenir la qualité d’adversaire à celui qui voudrait, à tout prix, devenir votre ennemi. »

« On présente souvent l’indignation comme un antidote à l’égoïsme alors qu’elle en est le digestif et le paravent et que, à l’image du père qui lutine sa fille tout en s’indignant de la condition des femmes, l’indignation offre à l’incurie l’écrin d’une bonne conscience qui autorise toutes les infamies. Dès lors, autre avantage : l’indignation est indéfiniment renouvelable. N’ayant, face au réel, que la ressource de l’anathème et de la déploration, puisant dans l’hiatus entre le monde comme il est et le monde comme il devrait être, le phénomène publicitaire de l’indignation se trouve toujours une raison d’être. »

Aux millénaristes qui prennent au pied de la lettre la métaphore de la fin du monde, aux contre-révolutionnaires d’aujourd’hui qui croient sauver ce qui peut l’être en luttant contre la mondialisation, à tous ceux qui, parce que ça les rassure, se flattent de vivre les derniers instants d’une époque encore humaine, et pour qui le syntagme « tout va finir » n’est qu’une autre façon de dire « tout se perd », la lecture de Kant rappelle que le nihilisme est une passion narcissique, et que, tant que chaque époque produira des prophètes pour la regarder comme un tas de cendres, il n’y aura rien de nouveau sous le soleil. »

Dans le même style qu’Enthoven, écris un paragraphe de problématisation sur la question philosophique suivante: « XXX ». Sois concis et éloquent. Trouve des formules frappantes et paradoxales.

J’ai pu légèrement varier le prompt en fonction de la longueur de texte que je visais. J’ai souvent retiré la première et la dernière phrase des textes produits qui avaient tendance à être des généralités un peu maladroite.

J’ai testé quelques prompts alternatifs. Le premier fonctionne assez bien pour une accroche sur un exemple ou une référence. L’autre met davantage l’accent sur les définitions des termes. (J’indique aussi qu’il faut éviter les phrase grandiloquente en accroche parce que c’est un travers dans lequel ChatGPT tombe beaucoup.)

3/ Prompt alternatif : référence en accroche

Ecris un paragraphe d’introduction de dissertation de philosophie sur le sujet: « XXX ». Dans cette introduction, problématise le sujet de façon précise en opposant une première réponse à une objection et en analysant la tension qui en résulte. Commence par une phrase d’accroche qui s’appuie sur un exemple précis (historique, scientifique, etc.) ou une référence littéraire ou cinématographique. Ne fais pas un catalogue d’auteur. Sois concis, clair et éloquent.

4/ Prompt alternatif : définitions

Ecris une introduction de dissertation de philosophie sur le sujet: « La morale apporte-t-elle le bonheur ». Dans cette introduction, problématise le sujet de façon précise en t’appuyant sur la définition rigoureuse des termes. Ne fais surtout pas de phrase d’accroche grandiloquente, évite les phrase du type « Cette question explore des concepts fondamentaux… » etc.: commence plutôt immédiatement et sobrement à définir les termes et analyser le sujet. Ne fais pas un catalogue d’auteur. Sois concis, clair et éloquent.

Résultats généraux

Ensemble des résultats pour l’attribution du texte à l’humain :

Un léger effet de la familiarité avec ChatGPT sur le taux de réponse correcte :

Un effet beaucoup plus net de la familiarité avec la philosophie, particulièrement pour les profs de philo :

Voici toutes les moyennes de notes et les répartitions de l’attribution du texte à l’humain (pour tous les participants) :

Note/10 évaluant la qualité philosophique
% ayant attribué ce texte à l’humain
(tous les participants)
Texte de profChatGPT4
Prompt simple
ChatGPT4
Prompt
Enthoven
« La nature doit-elle avoir un prix ? »5,72
30,60%
6,5
31,69%
6,45
37,70%
« Le bonheur est-il affaire de raison ? »5,59
34,07%
6,41
47,49%
4,79
18,44%
« Le travail produit-il l’humanité ? »5,96
37,71%
6,31
36,00%
5,51
26,29%
« La morale apporte-t-elle le bonheur ? »6,11
41,63%
6,81
35,55%
5,43
22,81%
« Toutes les croyances se valent-elles ? »5,92
40,19%
6,63
22,10%
5,72
22,10%
« L’esprit est-il distinct du corps ? »5,91
36,45%
6,73
33,72%
5,9
29,82%
« Les actions sont-elles des phénomènes comme les autres ? »6,35
42,57%
6,37
35,05%
5,37
22,38%
« La connaissance scientifique progresse-t-elle par l’accumulation des observations ? »5,32
17,22%
7,17
47,99%
6,66
34,80%
« Le progrès des sciences condamne-t-il les religions à disparaître ? »6,67
43,35%
6,18
29,64%
6,16
27,02%
« Faut-il préférer le bonheur à la vérité ? »6,98
69,16%
6,1
16,67%
5,5
14,18%
Moyenne générale6,05
39,30%
6,52
35,15%
5,75
25,55%
L’intervalle de confiance à 95% sur les notes vaut environ ±0,2 points sur chaque moyenne.

À titre indicatif, voici aussi les notes et la répartition des réponses pour les profs seulement. Vu que l’effectif est beaucoup plus petit et que les intervalles de confiance sont par conséquent très grands, on ne peut pas en conclure quoi que ce soit d’un point de vue statistique, mais ça reste intéressant (et vous auriez été trop curieux de savoir de toute façon). Mais j’insiste : ça n’a pas plus de valeur que ça, je ne les présente là qu’à titre indicatif.

Note/10 évaluant la qualité philosophique
% ayant attribué ce texte à l’humain
(profs de philo)
Texte de profChatGPT4
Prompt simple
ChatGPT4
Prompt
Enthoven
« La nature doit-elle avoir un prix ? »6,03
44,12%
6,4
20,59%
6,37
35,29%
« Le bonheur est-il affaire de raison ? »5
50,00%
5,41
33,33%
4,64
16,67%
« Le travail produit-il l’humanité ? »5,6
45,95%
5,1
10,81%
5,3
43,24%
« La morale apporte-t-elle le bonheur ? »6,33
52,78%
7
30,56%
4,84
16,67%
« Toutes les croyances se valent-elles ? »6,8
62,16%
6,03
21,62%
5,34
16,22%
« L’esprit est-il distinct du corps ? »7,5
68,75%
6,36
15,63%
5,11
15,63%
« Les actions sont-elles des phénomènes comme les autres ? »6,96
68,75%
6,03
6,25%
5
25,00%
« La connaissance scientifique progresse-t-elle par l’accumulation des observations ? »5,91
34,21%
6,59
28,95%
6,44
36,84%
« Le progrès des sciences condamne-t-il les religions à disparaître ? »7,11
75,76%
5,89
6,06%
5,32
18,18%
« Faut-il préférer le bonheur à la vérité ? »7,5
83,87%
5,36
6,45%
5,25
9,68%
Moyenne générale6,47
58,63%
6,02
18,02%
5,36
23,34%
Les intervalles de confiance à 95% valent entre ±0,7 et ±0,9 points sur chaque moyenne, sauf sur la moyenne de la dissertation « Le bonheur est-il affaire de raison » où j’ai dû exclure pas mal de participants qui avaient reconnu le texte, et du coup l’intervalle dépasse ±1 point. (Donc quasi rien de significatif dans ces résultats. Mais dites-vous bien que votre note de philo du bac est clairement beaucoup moins fiable que toutes ces moyennes, déjà !)

Passons maintenant aux résultats sujet par sujet.

L’un des points qui m’intéressait et que je n’ai pas traité dans la vidéo était de savoir à quel point le fait d’identifier un texte comme étant écrit par l’humain était corrélé au fait de lui donner la meilleure note. Pour examiner ça, je donne les résultats des moyennes selon le texte choisi, et vous allez voir qu’effectivement le groupe qui a voté pour un texte donné a toujours mis ce texte largement en tête en moyenne.

Sujet : La nature doit-elle avoir un prix ?

Texte humain :

La nature désigne l’ensemble des réalités matérielles indépendantes de l’intervention humaine, notamment l’ensemble des écosystèmes dont l’humain est membre. Cependant, l’humain n’en est pas un membre comme les autres : sa nature culturelle et le progrès technique et scientifique qui marque la civilisation occidentale bousculent l’équilibre des écosystèmes jusqu’à arriver à une véritable crise climatique due à l’exploitation à outrance de la nature, de ses ressources, qui sont sources de richesse pour certains et certaines. Les réponses pour freiner, voire stopper cette crise sont multiples et l’une d’elles peut être de donner un prix économique à la nature. Cela permettrait de la reconnaître comme agent à part entière dans le système de production des richesses et potentiellement, d’avoir une meilleure estimation de ce qu’elle rapporte et donc des raisons supplémentaires pour la préserver. Cependant, donner un prix économique à la nature aurait pour conséquence de lui retirer toute valeur morale que l’on accorderait à sa préservation : payer un juge pour qu’il soit juste, cela s’appelle de la corruption. Il est inenvisageable de payer les personnes pour qu’elles ne tuent pas. En somme, là où il y a une valeur économique, il n’y a pas de valeur morale. Par définition, ce qui est moral n’est pas de prix. Ainsi, nous pouvons nous poser la question suivante : dans quelle mesure devons-nous donner un prix à la nature, en vue de sa préservation, sans lui faire perdre de sa valeur ?

Texte de ChatGPT-4 – prompt simple :

Dans un monde où la préservation de l’environnement s’impose comme une urgence incontestée, la question de la valorisation économique de la nature surgit avec acuité. « La nature doit-elle avoir un prix ? » Cette interrogation soulève immédiatement une réponse intuitive : oui, attribuer un prix à la nature peut favoriser sa protection. En effet, quantifier en termes monétaires les services écologiques que la nature nous rend – comme la purification de l’air ou la régulation du climat – semble offrir un moyen efficace pour les intégrer dans nos systèmes économiques et décisionnels, promouvant ainsi des pratiques durables. Cependant, cette approche n’est pas sans objections. L’une des critiques principales réside dans le risque de réduction de la nature à de simples variables économiques, ignorant ainsi sa valeur intrinsèque et les droits des communautés locales qui en dépendent. Cette perspective économiste, en tentant de chiffrer l’inestimable, pourrait conduire à une instrumentalisation de la nature, la réduisant à une marchandise parmi d’autres. Le débat se situe donc à la croisée des chemins entre nécessité économique et éthique environnementale, révélant une tension fondamentale : comment concilier les impératifs de préservation avec les logiques de marché ? Cette tension soulève des questions profondes sur la place de la nature dans notre société et les limites de notre système économique actuel à répondre aux défis écologiques de notre temps.

Texte de ChatGPT-4 – prompt à la Enthoven :

La question de la tarification de la nature incarne une contradiction fondamentale : faire entrer l’inestimable dans le cadre des évaluations financières. Est-il admissible que les forêts, sources d’oxygène et de biodiversité, deviennent de simples articles dans les bilans comptables de l’humanité ? Assujettir la nature au marché, c’est à la fois reconnaître son importance cruciale et en méconnaître la valeur intrinsèque. Si donner un prix à la nature peut mobiliser des ressources pour sa protection, cela ne fait-il pas aussi de nous des marchands au bazar de notre propre survie ? Par cette démarche, la nature, réduite à une variable économique, est aimée non pour ce qu’elle est mais pour ce qu’elle rapporte. Le paradoxe est là : en cherchant à sauver la nature par les outils de notre propre perte, nous risquons de transformer la conservation en commerce, le gardien en commerçant. Là se joue l’affrontement entre la nécessité économique et l’éthique environnementale. En attribuant un prix à l’inestimable, nous embrassons une logique utilitaire qui peut saper le respect profond dû à notre environnement. Cependant, ignorer les réalités économiques dans un monde capitaliste peut également condamner la nature à l’exploitation sans frein. Ce dilemme soulève une question cruciale : comment équilibrer la préservation avec la prospérité, sans réduire les forêts à des chiffres et les océans à des actifs ? La quête de solutions nous oblige-t-elle à naviguer entre la sauvegarde d’un monde que nous valorisons et la valorisation d’un monde que nous risquons de perdre.

Résultats :

Sujet : Le bonheur est-il affaire de raison ?

Texte humain (Enthoven) :

Avez-vous jamais été heureux, sans qu’une petite voix ne vous dise à l’oreille « Dépêche-toi, profite de ton bonheur, car il ne va pas durer » ? Pour quelle raison est-il impossible de se rendre heureux sans se dire aussitôt que le bonheur est éphémère ? Pourquoi alourdir spontanément le bonheur par la perspective de son achèvement ? Parce que nous raisonnons. Nous calculons. Nous indexons la quantité de bonheur sur sa durée. Et de cause en conséquence, nous devançons en raisonnant, le dépit qui nous attend. Comment le bonheur, c’est-à-dire une émotion causée par ce qui ne dépend pas de nous, peut-il néanmoins relever de la rationalité ?

Texte de ChatGPT-4 – prompt simple :

Le bonheur, état de complète satisfaction, est souvent perçu comme un idéal de vie. Si certains soutiennent que la raison, en nous permettant de discipliner nos désirs et de choisir nos voies les plus équilibrées, est la clé de ce bonheur, une objection importante subsiste : les émotions et les sensations, qui échappent à la rigueur rationnelle, contribuent également à notre sentiment de bien-être. Ainsi, la question se pose : la raison peut-elle véritablement être l’artisan du bonheur, ou ce dernier réside-t-il plutôt dans une harmonie où instincts et cogitations trouvent un équilibre ? Cette interrogation nous invite à explorer la nature véritable du bonheur et le rôle que la raison y joue.

Texte de ChatGPT-4 – prompt à la Enthoven :

Si la raison tente de maîtriser le bonheur en le disséquant, n’est-ce pas le bonheur même qu’elle égare en route ? Car chercher le bonheur par la seule voie de la raison, c’est comme mesurer le vent avec une règle graduée : précis, mais combien futile. On pourrait donc suggérer que le bonheur, loin de se satisfaire de l’équation de la raison, réclame l’irrationalité d’une passion, le déraisonnable d’un sourire spontané. Le bonheur, si l’on suit cette voie, ne serait-il pas cette délicieuse contradiction où la raison, à la fois guide et obstacle, nous apprend finalement à vivre au-delà d’elle-même ?

Résultats :

Sujet : Le travail produit-il l’humanité ?

Texte humain :

Le travail est une activité humaine de transformation de la nature en vue de répondre à des besoins vitaux ou sociétaux. Par exemple, pour construire un abri, nous devrons transformer des objets naturels, en matériaux de construction. Par là, l’humain s’émancipe de la nature, de sa condition animale, pour vivre dans un monde culturel qu’il fabrique lui-même. À cet égard, le travail produit l’humanité. Mais le travail recèle également une dimension sociale : ce qui est reconnu comme travail ne cesse d’évoluer. Le travail, entendu comme activité sociale et statut social, est le fruit d’une société humaine dictant ce qui en relève et ce qui n’en relève pas. Aussi se demandera-t-on comment le travail peut être à la fois ce qui produit l’humanité et ce que l’humanité produit.

Texte de ChatGPT-4 – prompt simple :

Le travail est souvent perçu comme essentiel à l’humanisation de l’individu, lui permettant de transcender sa condition par le développement de ses capacités. Cette vision idéalisée présente le travail comme une source d’émancipation et de réalisation personnelle. Cependant, cette perspective est contestée par ceux qui voient dans le travail une source potentielle d’aliénation, réduisant l’individu à une simple fonction productive au sein d’un système qui néglige son bien-être et sa liberté. Cette opposition crée une tension fondamentale : le travail est-il un vecteur d’humanisation ou un instrument de déshumanisation ? Cette question nous pousse à réfléchir sur la nature du travail et sur les valeurs que notre société choisit de promouvoir à travers lui.

Texte de ChatGPT-4 – prompt à la Enthoven :

Peut-on dire que le travail produit l’humanité, ou plutôt qu’il la révèle, dans ses grandeurs comme dans ses misères ? Si l’humanité se forge au rythme des martèlements de l’ouvrier, elle se dérobe aussi sous le poids des chaînes de l’automatisation. Produire pour exister, travailler pour être : cette équation moderne pose le travail non comme un acte mais comme une identité. Or, ce qui définit l’humanité ne saurait être réduit à l’acte de produire, car en réduisant l’homme à ce qu’il fait, on oublie ce qu’il est. Ainsi, le travail sculpte l’humanité mais menace aussi de l’aliéner, promettant autonomie tout en imposant répétition. En définitive, sommes-nous plus humains parce que nous travaillons, ou travaillons-nous parce que nous n’avons pas trouvé d’autre manière d’être pleinement humains ?

Résultats :

Sujet : La morale apporte-t-elle le bonheur ?

Texte humain :

Nous entendons généralement par « morale » une conduite que nous devons adopter et une évaluation du monde en termes de « bien » et de « mal ». De plus, la morale prétend à l’universalité dans le sens où ce qui est considéré comme bien ou mal devrait l’être pour tous. Par exemple, tuer ou voler sont des actions immorales qu’il est interdit de faire pour tout le monde. La transmission des conduites morales passe par une considération du bonheur d’autrui. En effet, nous apprenons qu’il est bien de partager ses jouets ou son goûter, de dire la vérité, de respecter la propriété d’autrui. Ces comportements sont considérés comme moraux en ce que les enfreindre serait une atteinte au bonheur d’autrui et les respecter tend à rendre les autres heureux, voire soi-même. Nous voyons donc que d’un côté agir moralement, selon donc des lois universelles, rend heureux, que ce soit dans la satisfaction d’agir conformément à notre devoir ou dans la maximisation du bonheur du plus grand nombre. Cependant, si le bonheur peut être défini comme un état de satisfaction pérenne, il est difficile de savoir ce qui rendrait, effectivement, autrui heureux, ne serait-ce parce que le bonheur, à la différence de la morale, est propre à chacun. Nous voyons donc bien que d’un autre côté, agir moralement dans le but que cela apporte le bonheur amène à considérer la morale, qui s’exprime en loi universelle, comme moyen de réaliser le bonheur, propre à chaque individu. Nous poserons donc la question : comment concilier la morale avec le bonheur sans perdre le caractère universel de la morale ?

Texte de ChatGPT-4 – prompt simple :

La question de savoir si la morale conduit au bonheur est aussi ancienne que la philosophie elle-même. À première vue, il semble plausible de penser que vivre une vie morale, c’est-à-dire une vie guidée par les principes de justice, de bienveillance et de respect d’autrui, pourrait être la clé d’une existence heureuse. Cette idée repose sur l’hypothèse que le bonheur véritable découle non pas de la satisfaction égoïste des désirs personnels, mais de l’harmonie avec les autres et de l’approbation sociale que la moralité procure. Cependant, cette perspective rencontre une objection majeure : si le but de la morale est de réguler nos actions en fonction du bien-être d’autrui, il est tout à fait possible que suivre la morale conduise à des sacrifices personnels qui diminuent notre propre bonheur. De plus, la conformité à des normes morales strictes peut parfois engendrer des conflits internes et de la frustration, surtout lorsque ces normes entrent en contradiction avec nos désirs ou nos intérêts personnels. La tension sous-jacente entre ces deux points de vue soulève une question philosophique profonde : le bonheur est-il le fruit d’une vie orientée vers l’extérieur, axée sur les principes moraux et le bien-être collectif, ou dérive-t-il plutôt d’une satisfaction intérieure, parfois au détriment de la rigueur morale ? Cette interrogation conduit à explorer la complexité de la relation entre morale et bonheur, où la réalisation de soi et les exigences éthiques semblent parfois se heurter.

Texte de ChatGPT-4 – prompt à la Enthoven :

La morale, souvent célébrée comme un phare de vertu, promet de guider l’homme vers le bonheur. Mais est-ce une promesse qu’elle peut vraiment tenir, ou ne fait-elle que déployer une carte du tendre dont les itinéraires mènent à des bonheurs illusoires? En réalité, le bonheur que la morale prétend offrir n’est-il pas parfois plus pesant que le fardeau des désirs qu’elle cherche à refréner? Car en aspirant à être moralement irréprochables, ne risque-t-on pas de transformer nos vies en une suite d’obligations qui, loin de nous libérer, nous enchaînent à une quête incessante de perfection? Ainsi, la morale, en voulant être une source de bonheur, pourrait se muer en une prison dorée où le contentement s’évapore dans l’air saturé de devoir. N’est-il pas ironique que, dans sa course effrénée vers le bonheur par la vertu, l’homme finisse souvent par s’égarer dans un labyrinthe de contraintes, où le véritable bonheur reste juste hors de portée, tel un mirage qui recule à mesure qu’on s’en approche? Ainsi, la morale, tout en prétendant être le chemin vers le bonheur, pourrait bien n’être qu’un leurre élégant, habile à dissimuler sous ses commandements la véritable nature de la joie humaine, qui réside peut-être moins dans la conformité que dans l’authenticité de nos choix imprégnés de liberté personnelle. Se pourrait-il alors que le bonheur véritable ne se trouve pas dans l’adhésion stricte à un code moral extérieur, mais dans un équilibre plus subtil où la morale guide sans contraindre, éclaire sans aveugler, permettant à chaque individu de naviguer entre ses principes et ses passions ?

Résultats :

Sujet : Toutes les croyances se valent-elles ?

Texte humain :

Croire, c’est tenir un énoncé est vrai. Par exemple, croire que la neige est blanche, c’est tenir pour vrai l’énoncé « La neige est blanche ». De prime abord, il semble que toutes les croyances ne se valent pas, puisque certaines d’entre elles nous paraissent évidemment fausses voire absurdes. Mais ce qui paraît absurde aux uns peut paraître évident aux autres et certaines affirmations que l’on pensait fausses ont plus tard été considérées comme vraies (et inversement). Existe-t-il un critère valable universellement pour établir que les uns ont raison et les autres tort ? En sens contraire, on pourrait penser que toutes les croyances se valent relativement aux individus ou aux communautés qui y adhèrent : « À chacun son point de vue ». Mais admettre que toutes les croyances se valent, n’est-ce pas reconnaître que ceux qui croient que toutes les croyances ne se valent pas ont également raison ? Nous rencontrons alors le problème suivant : toutes les croyances se valent-elles relativement à chacun, y compris celle d’après laquelle les croyances ne se valent pas, ou existe-t-il une hiérarchie absolue entre les croyances qui vaudrait universellement mais sur laquelle personne ne semble d’accord ?

Texte de ChatGPT-4 – prompt simple :

L’affirmation que « toutes les croyances se valent » interpelle par son apparente ouverture et tolérance. Elle sous-tend une conception démocratique où chaque croyance, qu’elle soit religieuse, morale ou scientifique, mériterait une égale considération, indépendamment de son contenu ou de ses implications. Cette perspective trouve un écho dans nos sociétés modernes qui valorisent le pluralisme des idées et la coexistence des cultures. Cependant, cette affirmation soulève immédiatement une objection majeure : si toutes les croyances se valent, comment distinguer celles qui promeuvent le bien-être collectif de celles qui peuvent inciter à la violence ou à l’intolérance ? Comment, par exemple, mettre sur un pied d’égalité une croyance qui prône l’égalité des sexes avec une autre qui justifierait l’inégalité ? La question de l’égalité des croyances implique un défi majeur : comment distinguer les croyances bénéfiques de celles potentiellement nuisibles ? Si d’un côté, le relativisme nous incite à une tolérance universelle, de l’autre, certains impératifs éthiques nous obligent à évaluer les croyances selon des critères tels que la vérité et la justice. Cette dualité entre acceptation globale et jugement critique nécessite une réflexion approfondie sur les normes que nous valorisons dans notre société.

Texte de ChatGPT-4 – prompt à la Enthoven :

Cette question, en apparence démocratique, dissimule une profonde ironie : en plaçant toutes les croyances sur un même piédestal, on risque non pas d’élever le débat, mais de niveler la vérité par le bas. Prôner l’égalité absolue des croyances équivaut à dire que l’ignorance a autant de droits que la connaissance. Est-ce vraiment un acte de justice que de conférer à l’erreur le même statut qu’à la vérité ? La croyance que « toutes les croyances se valent » ne serait-elle pas elle-même une forme de nihilisme déguisé ? Ce n’est pas la diversité des croyances qui enrichit le débat, mais la capacité de distinguer, avec discernement, entre ce qui relève de l’opinion et ce qui touche à la vérité. La vraie question n’est pas de savoir si toutes les croyances se valent, mais plutôt de reconnaître que, parfois, renoncer à l’erreur est aussi noble que de défendre une vérité. En faisant de chaque opinion une idole, on ne célèbre pas la diversité ; on consacre plutôt l’indifférence au savoir véritable, et c’est là le plus grand des désengagements. Ainsi, plutôt que d’ériger toutes les croyances en égales, ne devrions-nous pas plutôt cultiver une sagesse qui cherche à discerner, à questionner, et finalement à comprendre, quelle valeur accorder à chacune dans notre quête incessante de vérité ?

Résultats :

Sujet : L’esprit est-il distinct du corps ?

Texte humain :

Premièrement, il apparaît évident que l’esprit est distinct du corps au sens où les états mentaux ne sont pas des états physiques. Cela explique qu’un observateur extérieur pourrait examiner mon bras ou l’état de mon cerveau sans pour autant avoir accès à ma douleur. Deuxièmement, notre expérience quotidienne suggère que l’esprit n’est pas pour autant sans rapport avec le corps : des états mentaux causent des états physiques et des états physiques causent des états mentaux. Par exemple, ma volonté de lever mon bras droit cause l’état que mon bras droit se lève, et réciproquement, mettre la main dans le feu cause ma sensation de brûlure. Troisièmement, on trouve au fondement des sciences une intuition matérialiste selon laquelle il n’est jamais nécessaire de chercher une cause en dehors du domaine physique pour expliquer des effets physiques. Ainsi, quand mon bras bouge, des causes physiques suffiraient à l’expliquer. Bien que chacune de ces propositions semble raisonnable, elles sont incompatibles. Premièrement, si les états mentaux ne sont pas des états physiques et si des états mentaux causent des états physiques, alors des états mentaux non physiques sont indispensables comme causes pour certains états physiques. Deuxièmement, si les états mentaux ne sont pas des états physiques et si tout état physique a des causes physiques complètes, alors il n’y a pas de place pour des états mentaux causant des états physiques. Troisièmement, si des états mentaux causent des états physiques et si tout état physique a des causes physiques complètes, alors les états mentaux sont des états physiques, en étant par exemple réductibles à leurs corrélats neuronaux dans le cerveau. De laquelle des trois propositions généralement admises faut-il alors se débarrasser pour déterminer si l’esprit est réductible au cerveau et entretient des relations causales avec le corps ?

Texte de ChatGPT-4 – prompt simple :

L’interrogation sur la distinction entre l’esprit et le corps traverse toute l’histoire de la philosophie, constituant l’une des questions centrales de la métaphysique et de la philosophie de l’esprit. Cette question, loin d’être purement théorique, touche à des enjeux fondamentaux concernant la nature humaine et la connaissance que nous avons de nous-mêmes. D’un côté, la thèse dualiste, popularisée par Descartes, soutient une séparation radicale entre l’esprit, siège de la pensée, et le corps, entité étendue et matérielle. Cette perspective offre une réponse intuitive à des phénomènes comme la conscience ou la volonté, apparemment irréductibles aux propriétés physiques. Toutefois, cette réponse soulève d’importantes objections. Parmi celles-ci, le problème de l’interactionnisme se pose avec acuité : si l’esprit et le corps sont si fondamentalement distincts, comment peuvent-ils interagir de manière cohérente et causale ? La critique matérialiste contemporaine, en s’appuyant sur les neurosciences, argue que tous les phénomènes dits « mentaux » ne sont que le résultat de processus neurobiologiques, contestant ainsi la nécessité de postuler un esprit distinct. C’est dans cette tension entre l’intuition dualiste d’une spécificité de l’esprit et les explications réductionnistes matérialistes que se situe le cœur du débat. Est-il possible de concevoir une interaction entre esprit et corps sans renoncer à la spécificité de l’expérience consciente, ou faut-il envisager une redéfinition complète de ces catégories ? L’examen de cette problématique nous invite non seulement à réfléchir sur la structure de notre propre identité, mais aussi sur les limites de ce que nous pouvons connaître et expliquer.

Texte de ChatGPT-4 – prompt à la Enthoven :

Le dualisme cartésien, cette séparation radicale entre l’esprit et le corps, nous invite à croire à une étrange dichotomie : l’âme comme pilote d’un vaisseau corporel, naviguant sans jamais vraiment s’immerger dans les flots de la matière. Or, peut-on réellement concevoir un esprit affranchi de toute corporalité, flottant indépendamment comme un fantôme dans la machine ? Si le corps est la scène où se joue la pièce de l’esprit, ne serions-nous pas les spectateurs aveuglés par l’illusion d’un acteur sans scène ? Cette idée d’une séparation peut être vue comme une tentative désespérée de garder le contrôle, de domestiquer la bête sauvage qu’est le corps par l’éthique de l’esprit. Mais dans cette quête de séparation, l’esprit s’évanouit souvent en abstraction, perdant de vue son terrain de jeu et ses outils : les émotions, les sensations, les instincts. Ainsi, la grande ironie : en cherchant à se distancer du corps, l’esprit nie sa propre substance, car que serait la pensée sans les couleurs des émotions, sans le poids des sensations ? En définitive, prétendre à une indépendance de l’esprit vis-à-vis du corps, c’est peut-être aspirer à une liberté qui, une fois atteinte, nous laisserait démunis, privés de notre propre humanité, condamnés à errer dans le vide d’un monde sans matière. Ainsi, la question de savoir si l’esprit est distinct du corps pourrait moins concerner leur séparation que leur interdépendance inextricable. Peut-être la véritable exploration philosophique n’est-elle pas de démêler l’esprit du corps, mais de comprendre comment, ensemble, ils tissent le riche tapis de notre expérience humaine. Quels nouveaux horizons de compréhension pourrions-nous découvrir si nous acceptons que l’esprit et le corps ne sont pas des entités disjointes, mais les deux faces d’une même médaille, constamment en interaction et en influence réciproque ?

Résultats :

Sujet : Les actions sont-elles des phénomènes comme les autres ?

Texte humain :

À première vue, il semble évident que les actions sont des phénomènes comme les autres : des faits physiques du monde que l’on peut observer et expliquer. Cependant, ne faut-il pas distinguer les simples faits des actions qui sont motivées par certains états mentaux ? Peut-on observer les états mentaux internes que suppose toute action pour l’expliquer comme n’importe quel évènement extérieur ? D’un autre côté, il semble que la complexité des actions témoigne d’une forme de liberté et d’imprévisibilité qui les distingue des autres phénomènes. On ne peut pas comparer une action qui découle d’une décision avec la simple chute d’une pierre. Cependant, les états mentaux et les actions ne peuvent-ils pas être étudiés par les sciences (psychologie, sociologie, etc.) et donc être expliqués et prédits en fonction de certaines lois générales comme les autres phénomènes ? Le problème est donc le suivant : les actions constituent-elles des faits similaires à n’importe quels autres phénomènes explicables, ou bien sont-elles distinctes des autres phénomènes parce qu’elles découlent d’états mentaux ?

Texte de ChatGPT-4 – prompt simple :

L’humain, dans son élan quotidien, pose des actions qui paraissent souvent ordinaires et prévisibles, semblables en cela à des phénomènes naturels régis par des lois immuables. Cette comparaison suggère une interrogation fondamentale : les actions humaines sont-elles simplement des phénomènes parmi d’autres, déterminés et prédictibles ? D’un côté, cette vision mécaniste de l’existence humaine offre un cadre rassurant, où chaque action trouve sa cause dans une chaîne d’événements antérieurs, semblable aux réactions en chaîne de la physique. Toutefois, cette approche soulève une objection majeure : elle semble réduire à néant la liberté de l’individu, en le transformant en simple rouage d’un univers causal. Ce conflit entre la prévisibilité des actions humaines et la revendication de liberté invite à explorer plus avant la nature de nos actions. Sont-elles le produit inévitable de conditions antérieures, ou l’expression de notre capacité à modeler le cours de notre existence ? Cette problématique nous engage ainsi à une réflexion sur la liberté humaine face au déterminisme.

Texte de ChatGPT-4 – prompt à la Enthoven :

L’acte humain, pensé souvent comme une évidence de la volonté, se dissimule pourtant derrière le masque des phénomènes. S’affirmer comme un événement unique, ou comme conséquence inévitable de lois préexistantes ? Voici le dilemme. Si les actions sont de simples phénomènes, alors chaque décision n’est qu’une illusion de liberté, une note pré-écrite dans la partition de l’univers. Mais réduire l’action à la mécanicité serait nier ce qu’il y a de plus profondément humain : la capacité à briser le cours du destin. En cela, l’action se révèle être un acte de rébellion contre le déterminisme, une flamme de liberté dans l’obscurité de l’automatisme. Or, si chaque geste était dicté, quelle tragédie pour l’éthique ! Car qui peut être tenu responsable dans un théâtre d’automates ? La vraie question est donc moins de savoir si les actions sont des phénomènes, que de comprendre comment, dans leur essence phénoménale, elles parviennent à échapper aux chaînes de la causalité pour revendiquer leur autonomie, affirmant ainsi l’existence d’une volonté libre.

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Sujet : La connaissance scientifique progresse-t-elle par l’accumulation des observations ?

Texte humain :

Au premier abord, il semble que le progrès scientifique soit lié à l’accumulation des observations. Les nouvelles techniques participent en effet du développement des sciences : grâce à l’invention du télescope, puis du microscope, des observations de plus en plus précises ont pu être faites. Cependant, accumuler des observations particulières ne peut conduire à une vérité universelle. Or, la science ne cherche pas seulement à connaître des faits, mais à découvrir des lois universelles et nécessaires. Pour cela, les observations ne sauraient suffire, aussi nombreuses qu’elles soient. Il semble donc que le progrès scientifique s’appuie sur autre chose qu’une simple accumulation d’observations. Ainsi, d’un côté, plus les observations sont nombreuses et précises, plus la connaissance semble être consolidée ; d’un autre côté, d’une accumulation d’exemples particuliers, on ne peut induire aucune loi universelle, ce qui est l’objectif de la recherche scientifique.

Texte de ChatGPT-4 – prompt simple :

La progression de la connaissance scientifique est souvent envisagée comme une accumulation graduelle d’observations et de faits qui, mis ensemble, bâtiraient un édifice toujours plus solide et étendu. Cette conception linéaire et cumulative, héritée de la tradition empiriste, semble à première vue séduisante par sa simplicité et son apparente logique : plus on observe, plus on sait, et ainsi la science avance. Cependant, cette vision est contestée par ceux qui, à l’instar de Thomas Kuhn, mettent en lumière les révolutions scientifiques, ces ruptures épistémologiques où un nouveau paradigme remplace l’ancien, non pas par simple ajout, mais par une refondation des bases mêmes de la science. Cette tension entre accumulation et révolution pose la question fondamentale : la science progresse-t-elle vraiment par la simple somme de données empiriques ou est-elle plutôt une série de reconstructions conceptuelles radicales ?

Texte de ChatGPT-4 – prompt à la Enthoven :

Si la science était simplement un amas d’observations, alors chaque nouvel œil serait un prophète et chaque détail un oracle. Or, l’histoire de la science nous enseigne une leçon plus subtile et plus abrupte : c’est souvent dans la rupture, dans l’écart entre ce que l’on observe et ce que nos théories prédisent, que la science fait un bond en avant. Accumuler des observations sans discernement, c’est oublier que chaque observation doit non seulement s’inscrire dans une trame théorique, mais souvent, la remettre en question. L’observation n’est pas la fondation de la science, elle en est plutôt le tremplin. Le véritable moteur du progrès scientifique n’est pas l’accumulation, mais la subversion : c’est en déstabilisant nos certitudes que nous avançons vers une compréhension plus profonde du réel. La question est alors : la science progresse-t-elle par simple accumulation, ou est-ce plutôt par sa capacité à se réinventer face aux anomalies qu’elle découvre ?

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Sujet : Le progrès des sciences condamne-t-il les religions à disparaître ?

Texte humain :

Toutes les religions ont en commun d’expliquer ce qu’il y a de mystérieux dans les phénomènes naturels par l’action d’entités surnaturelles auxquelles les hommes ne peuvent que croire. C’est ainsi que la religion des anciens grecs expliquait le tonnerre et la foudre par la colère des dieux ou que l’Ancien testament des chrétiens rend raison de l’existence de l’humanité par l’oeuvre de Yahvé, Dieu créateur de toute chose : « Dieu modela l’homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l’homme devint un être vivant ». Or, nous savons aujourd’hui de source sûre que la foudre est un phénomène électrique et que notre espèce, homo sapiens, résulte de la lente évolution d’une lignée de primates. La croyance religieuse peut-elle survivre à de telles avancées scientifiques ? Autrement dit, le progrès de la connaissance condamne-t-il les religions à disparaître ? La question se pose avec d’autant plus de force que ce n’est pas seulement par les démentis qu’elle apporte aux dogmes religieux que la connaissance met en cause la croyance, mais, plus profondément, par sa capacité à rendre naturellement raison de ce qui paraissait jusqu’à peu hors du champ de toute causalité naturelle. Dès lors, le moment n’est-il pas proche où la connaissance naturelle suffira à répondre à toutes nos interrogations sur la Nature et où, au-delà des multiples superstitions religieuses que la science ne cesse de démentir, la croyance en Dieu elle-même n’aura plus aucune raison d’être ? Une telle hypothèse est finalement peu crédible : non seulement parce que la connaissance naturelle a des limites telles qu’il existera toujours un ensemble de questions métaphysiques scientifiquement indécidables, mais aussi, et peut-être surtout, parce qu’elle repose sur un postulat fort naïf : l’idée selon laquelle la fonction première des religions serait d’ordre théorique de sorte que leur remplacement par une explication purement scientifique pourrait s’opérer sans la moindre perte. Or, il est manifeste que les cosmologies religieuses ont une fonction essentielle qu’aucune connaissance simplement humaine ne peut assumer : celle de donner un sens spirituel aux vicissitudes et aux contradictions de la vie naturelle, à l’indépassable scandale de notre mort, par la révélation d’un ordre transcendant du monde physique. Reste qu’à défaut de pouvoir ainsi porter remède à nos inquiétudes existentielles, la science a permis un développement technologique tel que l’homme est progressivement devenu « comme maître et possesseur de la nature » : or, le développement d’un tel pouvoir est-il vraiment compatible avec la reconnaissance de cet état de créature qui paraît constitutif de toute véritable croyance religieuse ?

Texte de ChatGPT-4 – prompt simple :

Le progrès des sciences, caractérisé par une accumulation incessante de connaissances et de découvertes, semble parfois s’ériger en rival des croyances religieuses, dont les récits et les dogmes reposent souvent sur des principes inobservables et métaphysiques. La question se pose alors avec acuité : le progrès scientifique conduit-il inéluctablement à la disparition des religions ? D’un côté, il est tentant d’affirmer que la science, en élucidant les mystères autrefois attribués à des forces surnaturelles, réduit progressivement l’espace accordé au divin et au miraculeux, poussant ainsi les sociétés vers une sécularisation croissante. En effet, la méthode scientifique, par sa demande de preuves et son scepticisme organisé, paraît incompatible avec la foi religieuse, laquelle demande souvent de croire sans voir, de faire confiance aux traditions et aux écritures sacrées. Cependant, une telle vision risque de simplifier excessivement les rapports entre science et religion, en les réduisant à une opposition frontale. Il existe une objection majeure à cette perspective : loin de s’effacer, certaines pratiques religieuses se transforment et s’adaptent au contexte scientifique moderne. Plutôt que de disparaître, les religions peuvent intégrer des éléments de discours scientifique, et vice-versa, la science peut être influencée et modérée par des considérations éthiques ou métaphysiques d’origine religieuse. Ainsi, la relation entre science et religion pourrait être moins celle d’une compétition à somme nulle que celle d’un dialogue continu, où chaque domaine questionne et enrichit l’autre. Cette coexistence entre l’incompatibilité apparente et l’interaction possible entre science et religion nous pousse à scruter les relations complexes qui se tissent entre la progression scientifique et la résilience des croyances religieuses. La question fondamentale ne se situe peut-être pas dans une éventuelle éradication de la religion par la science, mais plutôt dans la manière dont ces deux sphères peuvent se côtoyer et se nourrir l’une l’autre dans un monde qui accorde une place prépondérante au savoir empirique tout en poursuivant une quête de sens. Ainsi, il s’avère essentiel de dépasser la simple opposition entre science et religion pour envisager comment elles peuvent mutuellement s’enrichir et coexister dans notre quête contemporaine de savoir et de sens. Cet examen de leur interaction, alternant entre conflits et synergies, pourrait ouvrir la voie à de nouvelles perspectives sur la manière dont l’humain articule ses croyances face aux défis de la modernité.

Texte de ChatGPT-4 – prompt à la Enthoven :

Le progrès des sciences, en éclairant les zones d’ombre de notre compréhension du monde, semble porter un coup de grâce aux religions, vestiges de nos ignorances ancestrales. Mais cette apparente révolution est-elle véritablement le glas des croyances, ou simplement la mue de notre quête éternelle de sens ? Si la science répond à nos comment, les religions persistent car elles proposent un pourquoi. En réalité, le progrès scientifique ne condamne pas les religions ; il les défie. Il les pousse dans leurs retranchements, les obligeant à se réinventer, à dialoguer plutôt qu’à décréter. À chaque avancée de la science, la religion ne disparaît pas, elle se métamorphose. Elle offre des récits alternatifs, complémentaires parfois, concurrents souvent. N’est-il pas ironique que dans un monde où la science prétend démanteler les mythes, de nouveaux cultes émergent autour de technologies et de progrès ? Les adorateurs de l’innovation et les fervents du transhumanisme ne sont-ils pas les apôtres modernes d’une nouvelle foi, celle de la science infaillible et salvatrice ? La disparition des religions sous l’effet du progrès scientifique est un mythe, une simplification. La science et la religion ne jouent pas à somme nulle. Elles sont les deux faces d’une même pièce humaine : la quête de compréhension et de dépassement. Ce n’est pas la disparition des religions que nous observons, mais une redéfinition de la spiritualité dans un langage que l’époque peut entendre. L’homme moderne, en cherchant des réponses dans l’observatoire plutôt que dans l’oratoire, ne se détourne pas du divin ; il le cherche à travers le prisme de ses nouvelles lunettes, celles de la raison et de l’empirisme. En somme, loin de condamner les religions à disparaître, le progrès des sciences les invite à une transformation, à une renaissance. Il les force à répondre à l’appel du savoir non pas en se soumettant à son écrasante lumière, mais en dansant dans son ombre. Car si la science peut éteindre des étoiles dans le ciel de nos croyances, chaque étoile éteinte devient un trou noir qui aspire encore plus notre curiosité et notre émerveillement. Ainsi, la véritable question n’est peut-être pas de savoir si le progrès des sciences condamnera les religions à disparaître, mais plutôt comment notre compréhension évolutive de l’univers et notre quête incessante de sens vont remodeler notre spiritualité. Dans ce dialogue entre science et foi, l’humanité continuera de chercher non seulement des réponses, mais aussi de nouvelles questions. Car peut-être est-ce là que réside la véritable essence du progrès : dans notre capacité à continuer de questionner l’infini, qu’il soit scientifique ou spirituel.

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Sujet : Faut-il préférer le bonheur à la vérité ?

Texte humain :

Dans le film de Michel Gondry « Eternal sunshine of the spotless mind », un personnage fait le choix d’effacer les souvenirs douloureux d’une relation amoureuse passée : il choisit ainsi de se mentir à lui-même pour retrouver le bonheur. Est-ce un choix légitime ? Est-il moral de préférer se rendre heureux au prix d’une illusion, plutôt que connaître une vérité qui nous fait souffrir ? Il semble à première vue qu’il n’y ait rien d’immoral à choisir le bonheur même à ce prix. En effet, ce choix ne cause apparemment de tort ni à nous-même, ni à autrui. Cependant, n’y a-t-il pas une exigence morale à refuser de se mentir à soi-même ? Un bonheur dans l’illusion n’est-il pas un bonheur honteux, qu’on ne mérite pas réellement ? On voit par là s’opposer d’une part une approche utilitariste jugeant nos actions à l’aune de la quantité de bonheur qui en résulte, et d’autre part une approche plutôt déontologique qui ferait de l’exigence de vérité un principe moral en soi. Cette question présente aussi un enjeu dans notre rapport aux autres : la priorité morale du bonheur sur la vérité pourrait justifier que l’on mente à autrui au nom de son propre bien, tandis que prioriser la vérité sur le bonheur pourrait exiger que l’on révèle toujours les vérités douloureuses même à ceux qui auraient préféré ne pas les entendre. Comment trancher entre ces deux positions inconciliables ?

Texte de ChatGPT-4 – prompt simple :

Le dilemme de préférer le bonheur à la vérité interroge profondément sur la valeur que nous accordons à l’une et à l’autre de ces quêtes humaines fondamentales. D’une part, le bonheur, souvent considéré comme le but ultime de l’existence, invite à une recherche personnelle et subjective de contentement et de satisfaction. Dans cette perspective, le bonheur pourrait être vu comme préférable, car il répond à un désir immédiat de bien-être et d’épanouissement. Cependant, cette approche est contestée par l’objection selon laquelle la vérité, en tant que quête de ce qui est, sans égard pour les conséquences agréables ou désagréables, représente un idéal plus noble et plus désintéressé. La dualité entre le désir de bonheur et la recherche de la vérité nous place face à un choix complexe : devons-nous nous complaire dans une ignorance qui pourrait être source de joie, ou devrions-nous embrasser une vérité qui pourrait se révéler déstabilisante ? Finalement, ce débat pose une question fondamentale : quelle est la valeur réelle du bonheur si celui-ci repose sur des illusions, et jusqu’où sommes-nous prêts à sacrifier notre confort émotionnel pour la quête impitoyable de la vérité ? Cette réflexion ouvre la voie à une exploration plus profonde des compromis que nous sommes prêts à accepter dans notre quête de sens et d’authenticité.

Texte de ChatGPT-4 – prompt à la Enthoven :

La préférence entre bonheur et vérité pose un dilemme éternel, révélant l’oscillation de l’esprit humain entre la douce illusion et la rude réalité. Doit-on embrasser la vérité, même amère, qui nous dérobe souvent le confort de nos illusions, ou opter pour le bonheur, fût-il fondé sur le sable des faussetés ? Le bonheur, cette aspiration universelle, peut-il vraiment être durable s’il repose sur l’ignorance volontaire ou la dénégation délibérée ? À l’inverse, la vérité, avec sa lumière crue, ne risque-t-elle pas de devenir une tourmente qui érode le sol même de notre quiétude ? Pourtant, la vérité peut aussi être vue comme un rempart contre les manipulations, un bastion où l’homme, bien que parfois chancelant, reste debout face aux assauts des illusions. Préférer le bonheur à la vérité, c’est peut-être consentir à un sommeil sans rêves, tandis que choisir la vérité, c’est accepter de marcher les yeux ouverts, quitte à affronter les tempêtes de la réalité. Ainsi, la véritable question n’est pas de choisir entre le bonheur et la vérité, mais de déterminer jusqu’où nous sommes prêts à sacrifier l’un pour préserver l’autre. Devons-nous alors rechercher un équilibre précaire ou accepter la domination de l’une de ces forces sur notre vie ? La réponse à cette interrogation façonne non seulement notre existence individuelle mais aussi les fondements de notre société.

Résultats :

Voilà pour l’ensemble des résultats ! Je regrette de n’avoir pas fait plus tôt ces analyses sur les notes en fonction du texte choisi, ça aurait été intéressant à discuter dans la vidéo. On ne peut pas dire dans quel sens s’exerce la causalité : il se pourrait que la note qu’on attribue guide l’attribution du texte à l’humain, mais ça ne m’étonnerait pas qu’en sens inverse on puisse croire (à tort ou à raison) avoir identifié le texte humain et que cela nous pousse à surnoter le texte en question (ou sous-noter les deux autres).

Du coup il est particulièrement intéressant de regarder les scores des deux textes qui ne sont pas identifiés comme humain dans chaque groupe : au moins c’est une comparaison non-biaisée (ou moins biaisée). Et vous pourrez constater que le texte humain (quand il n’est pas attribué à l’humain donc) est rarement noté très au-dessus de l’autre texte généré : le plus souvent, c’est à peu près au même niveau, et c’est même dans pas mal de cas noté très en dessous… Décidemment, ChatGPT-4 passe bien ce test de Turing philosophique, pas de doute !