Autres titres possibles : « J’universalise la maxime de mon action pendant 30 jours (ça tourne bien) » – « Tuto déonto : comment fonder la morale rationnellement ? »
Bref, on va parler de la morale de Kant.
Voici l’article de blog sur le cas du mensonge chez Kant.
Et sinon voici le passage des Fondements de la métaphysique des moeurs qui aboutit à la formulation de l’impératif catégorique ; la vidéo pourrait vous aider à y voir un peu plus clair dans ce texte touffu…
« Or, si une action accomplie par devoir doit exclure complètement l’influence de l’inclination et avec elle tout objet de la volonté, il ne reste rien pour la volonté qui puisse la déterminer, si ce n’est objectivement la loi, et subjectivement un pur respect pour cette loi pratique, par suite la maxime* d’obéir à cette loi, même au préjudice de toutes mes inclinations.
Ainsi la valeur morale de l’action ne réside pas dans l’effet qu’on en attend, ni non plus dans quelque principe de l’action qui a besoin d’emprunter son mobile à cet effet attendu. Car tous ces effets (contentement de son état, et même contribution au bonheur d’autrui) pourraient être aussi bien produits par d’autres causes ; il n’était donc pas besoin pour cela de la volonté d’un être raisonnable. Et cependant, c’est dans cette volonté seule que le souverain bien, le bien inconditionné, peut se rencontrer. C’est pourquoi se représenter la loi en elle-même, ce qui à coup sûr n’a lieu que dans un être raisonnable, et faire de cette représentation, non de l’effet attendu, le principe déterminant de la volonté, cela seul peut constituer ce bien si excellent que nous qualifions de moral, présent déjà dans la personne même qui agit selon cette idée, mais qu’il n’y a pas lieu d’attendre seulement de l’effet de son action.
Mais quelle peut donc être cette loi dont la représentation, sans même avoir égard à l’effet qu’on en attend, doit déterminer la volonté pour que celle-ci puisse être appelée bonne absolument et sans restriction ? Puisque j’ai dépossédé la volonté de toutes les impulsions qui pourraient être suscitées en elle par l’idée des résultats dus à l’observation de quelque loi, il ne reste plus que la conformité universelle des actions à la loi en général, qui doit seule lui servir de principe ; en d’autres termes, je dois toujours me conduire de telle sorte que je puisse aussi vouloir que ma maxime devienne une loi universelle. Ici donc c’est la simple conformité à la loi en général (sans prendre pour base quelque loi déterminée pour certaines actions) qui sert de principe à la volonté. »
Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs, trad. Delbos, Livre de poche, 1993., p.67-69
* [Note de Kant] : « On entend par maxime le principe subjectif du vouloir. » [Kant précisera ailleurs : « La règle que l’agent se fait à lui-même, en prenant pour principe certains motifs subjectifs, s’appelle sa maxime. » Doctrine du droit, trad. Barni, Introduction, IV.]
Voilà !
Bonsoir, Je voulais vous remercier pour votre vidéo sur Kant qui est très accessible. Mais j’aurai voulu savoir en quoi e-penser a tort de dire ce qu’il dit sur Aristote ? Merci beaucoup.
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Bonjour,
Il répond à cette question dans son livre.
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