FAQ – juillet 2017

Index de la FAQ
0:03 : perles du bac
0:27 : études + enseignements
2:12 : avenir de la chaîne
3:24 : projets de collaboration avec d’autres YouTubers
4:06 : mon théorème préféré
5:02 : comment je suis devenu logicien
6:12 : ma thèse (attention tunnel)
7:31 : vocation pour la philosophie (ou pas)
8:56 : les philosophes qui m’ont marqué
9:40 : pourquoi Kandinsky ?
9:56 : conseils bibliographiques – que lire quand on s’intéresse à la philosophie ?
11:26 : le monstre vert
11:51 : d’où m’est venue l’idée de faire des vidéos ?
12:32 : une anecdote (peut-on connaître la truie ?)
13:22 : les profs de philo sont-ils des dieux ou des superhéros ?
14:40 : vie de prof et vie de YouTuber
15:56 : à propos de ma fille
16:31 : séquence de fin

D’autres conseils de lectures de philosophie post-bac (par un collègue).

L’article de David Louapre sur le financement du YouTube culturel :

Quelques questions supplémentaires

Pour que la vidéo ne soit pas trop longue j’ai dû écarter beaucoup de questions et pour ne pas avoir trop de regret je vais répondre à quelques unes d’entre elles ici.

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C’est mon paradoxe préféré ! J’ai un milliard de choses à dire dessus (je suis un one-boxer convaincu…) et j’en ferai une ou deux vidéos tôt ou tard, c’est certain, donc un peu de patience et tu sauras tout ce que j’en pense !

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Question abyssale qui renvoie à celle de la réalité des objets mathématiques. Il y a des arguments fameux pour et contre notamment l’argument d’indispensabilité (sans doute le plus fort argument en faveur du réalisme mathématique). On pourrait se dire que ça n’a pas grande importance pour la pratique des mathématiques, mais ce serait une erreur : Lê de Science4All a fait justement une très bonne vidéo sur le débat entre intuitionniste et realiste.

(Pour ma part, je n’ai aucun avis tranché, n’ayant pas assez étudié le débat.)

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Je ne pense pas que sa réponse résolve quoi que ce soit ; mais il pose le problème et sa solution d’une façon trop vague pour que l’on puisse facilement s’en rendre compte. Le paradoxe du condamné à mort peut donner l’impression d’une petite énigme de logique pour laquelle il y aurait une solution, un « truc », mais il suffit de faire un tour sur la page Wikipedia du paradoxe pour se rendre compte que le problème est bien plus complexe qu’il n’y paraît et qu’il n’y a justement pas de solution consensuelle. Ainsi, ne serait-ce que pour cette raison, il serait bien surprenant que Bruce Benamran ait résolu en 10 secondes (car c’est à peine le temps qu’il y consacre dans sa vidéo) un problème sur lequel logiciens et mathématiciens peinent à s’entendre depuis des décennies, sinon sur le fait que c’est un problème qu’il n’est pas simple d’analyser et de résoudre ! De ce point de vue, dans ces vidéos sur le paradoxe du condamné à mort, Bruce fait preuve d’une légèreté qui m’étonne : sa première vidéo de la série « Logique et raisonnement » est bien plus sérieuse et travaillée !

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Il fait des trucs que j’aime beaucoup (par exemple ça) ; mais pour être honnête, il peut aussi faire des trucs que j’aime moins (comme son rap philo censé « aider les élèves à réviser le bac philo » était bourré de citations fausses et de propos erronés ou super confus que n’excusait pas la forme rap). Mais ses vidéos sont bourrées de trucs qui me font rire et il donne le goût de la philo à un public qui ne l’aurait pas spontanément, donc rien que pour ça c’est super !

Et si vous voulez du bon rap philo allez voir ça !

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Plusieurs me demandaient mon avis sur l’enseignement de la philosophie au lycée et je n’en ai parlé que très peu dans la vidéo. Pour le dire en deux mots : les programmes sont beaucoup trop ambitieux (28 notions en L, et 20 en S pour 3h de cours hebdomadaire) et la façon dont chaque enseignant s’en empare est extrêmement libre et variable. Les exercices du bac (dissertation et explications de texte) sont assez inadaptés et la notation, du coup, difficile voire impossible à harmoniser. La place de l’histoire de la philosophie dans l’enseignement et dans l’évaluation gagnerait aussi à être clarifiée. Bref : un programme plus restreint, mieux défini, et des épreuves mieux adaptées seraient bien préférables, mais je crains que les profs de philo ne soient capables de s’entendre sur rien, malheureusement…

(Il y a chez les profs de philo une tendance à penser que leur enseignement est absolument crucial, car c’est là seulement que l’élève apprend à penser, se libère de ses préjugés, devient majeur au sens propre du terme ! Le cours de philosophie ferait descendre l’esprit critique sur les lycéens comme l’esprit saint sur les apôtres. Et du coup toute tentative de changer quelque chose au rituel tend à heurter ces zélés pentecôtistes. – Bon… je suis un peu méchant. Mais vous voyez l’idée.)

Concernant Freud, en effet, il est malheureux de le trouver encore dans le programme. Je me sens obligé d’en parler, mais c’est plutôt pour mettre en garde ; et mon cours sur la conscience et l’inconscient s’appuie plutôt sur des travaux de psychologie. (Ce cas illustre bien le problème que pose le manque de définition des programmes en philosophie puisque d’un professeur à l’autre l’élève n’entendra pas du tout le même son de cloche concernant Freud !)

 

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Excellente question.

 

Voilà ! C’est tout pour aujourd’hui !

3 réflexions au sujet de « FAQ – juillet 2017 »

  1. Cette FAQ est conforme à ce à quoi on pouvait s’attendre : une foire (pour rester poli ;), un condensé de questions qui relèvent bien souvent de la curiosité avant tout. Eh bien oui, Thibaut (avec un T), nous ne sommes que des êtres humains totalement irrationnels qui curieusement aimons apprendre des choses rationnelles et au delà de ça, nous nous intéressons avant tout au personnage qui nous enseigne ces choses (qu’est ce qu’il fait, ou il vit, qu’est ce qu’il aime, qui il aime, …). C’est assez étrange (l’intérêt du contenu de l’information passe en second plan par rapport à l’image que renvoie l’émetteur) et naturel à la fois (nature humaine oblige). J’imagine que vous ne vous attendiez pas à des questions aussi personnelles voire dérangeantes parfois ?

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    • Il n’y a rien que j’aie trouvé particulièrement dérangeant, ça va ! Et c’est un peu bizarre de faire ça, mais c’est ce qui fait la spécificité du média et peut-être aussi son efficacité, donc ça ne me dérange pas de m’y plier !

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  2. Oh, camarade one-boxer!

    A propos de ce problème, Watzlawick fait quelques remarques un peu éclairantes sur la nature du désaccord entre ceux qui prennent les deux boîtes et nous. D’abord il constate que, manifestement du point de vue de la répartition on est à peu près sur du 50/50. Ensuite, il semblerait que chacun, quelle que soit sa réponse, soit intimement convaincu – et ce immédiatement – que l’autre réponse est de toute évidence absurde et pas simplement fausse, même pas envisageable quoi.

    Grossièrement (selon Watzlawick), le one-boxer lit la situation comme un logicien et s’en tient littéralement à l’énoncé (à savoir: ‘ne prendre que la boîte opaque’ implique ‘le démon l’avait prévu et l’a par conséquent remplie’); tandis que le two-boxer privilégie une lecture ‘de physicien’, conformément à laquelle il peut pas admettre une ‘causalité à rebours’ (‘mon choix MAINTENANT a une incidence sur un événement passé).

    Bon après il en dit pas franchement plus. De manière générale l’ouvrage (‘How Real Is Real?’) est pas super dense, mais c’est pas une lecture inintéressante.

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